Syncrétisme anthracite et bloc carboné

Cela est particulièrement éloquent dans la mise en matière rétrospective. Ultime baroud d’honneur venant, deux mois après, ponctuer cette longue série de variation sur le même thème. L’objet définitif prend ici la forme d’une masse de bois, premièrement composée puis carbonisée. Souvenons-nous de la photographie de Penn Station, combinaison de pierre et d’acier, entre matières brut issue d’un savoir-faire classique et matière parangon de la modernité, découlant d’un processus industriel de fusion. Fruit d’une conjugaison nouvelle, l’objet que voici entend toutefois reprendre le vocabulaire de son référent architectural premier.

Le bois comme la pierre sont ici intelligemment disposés afin d’esquisser un motif. Marqueterie de bas étages diront certain, mais on ne saurait nié le processus long et méthodique, façonnant la matière afin de construire, simplement construire.

Le bois suivant un ratio de 1 sur 2, est imbriqué, plaqué, compacté, formant un bloc rigoureusement géométrique, alors poncé, il fut jadis si doux au toucher.

Puis tout s’embrase.

Le bois, comme l’acier, est alors réinjecté dans un nouveau processus, plus radical celui-ci. La matière est brûlée, enflammée, carbonisée, confrontée à une source d’énergie afin de la transformer. C’est ici que tient le paradoxe de cet objet. Sa production s’est déroulée en deux temps : constructif et destructif. Synthétisant successivement deux époques, les expérimentant tour à tour, l’une après l’autre, en un résultat unique.

Le résultat de ces deux processus est esthétique, cela est vrai. Il saurait se suffire à lui-même. L’objet, graphite en tout points, est d’une étonnante inutilité. Pourtant, celui-ci convoquait, jusqu’à sa dernière étape de façonnage nécessaire, une ribambelle d’outils de “construction” et quelques calculs mathématiques précis. Sans linéament, ornementation et autre fioriture. La matière est noire, pure. Ne comptant, pour capter le regard que sur la lumière reflétée sur ses flancs. Peux-être aussi, sur la beauté du geste entreprit, mais celà restera de l’odre des subtilités, dimension invisible à l’oeil mais pertinent à l’esprit. Futilité donc…